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Depuis quelques semaines, la question de la dangerosité des "pilules de 3e génération" fait débat dans la presse grand
public.
Les contraceptifs oraux (pilules) contenant des hormones progestatives dites de 3e génération tels que le désogestrel ou le
gestodène exposent à un risque thromboembolique veineux environ deux fois plus élevé que les pilules à base de lévonorgestrel ("pilules de 2e génération"). Ce risque plus élevé des "pilules de 3e
génération" (essentiellement pendant les 2 premières années de contraception) est connu et publié par les revues scientifiques depuis le milieu des années 1990. En France, la revue Prescrire
alertait déjà les médecins français sur le sujet en 1996 et elle est revenue dessus dans un article paru en 2010.
En septembre 2012, le Ministère de la Santé a enfin décidé de réagir à l'avis de la Commission de Transparence de la Haute
Autorité de Santé (HAS) qui avait baissé de "important" à "insuffisant" la cotation du SMR (service médical rendu) de ces pilules (sa premiere mise en garde était restée lettre morte en
2007). Mais le ministère s'est contenté d'une action minimale : le déremboursement des "pilules de 3e génération" à
compter du... 30 septembre 2013.
Et c'est mi décembre 2012 que la presse grand public s'empare de l'affaire avec le premier dépot de plainte d'une patiente, suite
à un AVC sous "pilule de 3e génération".
Pendant ce temps, l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments) s'est contentée de publier un rappel de bibliographie
le 21 décembre 2012 et il faut le lancement d'une procédure interne par le député Gérard Bapt pour qu'elle soit contrainte, en ce début janvier 2013, à intervenir en émettant
l'idée de... réserver la prescription de ces pilules aux seuls gynecologues ! Or les taux de prescription des
médecins révèlent que ces pilules sont préférentiellement prescrites par les gynécologues, les médecins généralistes en restant majoritairement à des prescriptions
plus raisonnables et mieux validées.
L'ANSM a été créé, en remplacement de l'AFSSAPS suite à l'affaire du Mediator. Avec cette affaire des pilules de 3e génération,
l'ANSM avait une premiere grande occasion de justifier sa "valeur ajoutée" vis à vis de sa devancière.
Cette occasion est déjà en grande partie gachée. Le SNJMG, syndicat médical indépendant de l'industrie pharmaceutique (et
qui était déjà intervenu dans l'affaire du Mediator), est le premier à le regretter.