Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) publie aujourd’hui ses premiers atlas régionaux de la démographie
médicale, ces 22 opus présentent l’offre médicale des régions au 1er janvier 2009.
Ces atlas révèlent que :
- le nombre de médecins en activité régulière baisse de 2% (1er janvier 2008 : 203 855 - 1er janvier 2009 : 199 736)
- le vieillissement du corps médical se poursuit avec un âge moyen de 51 ans parmi les médecins en activité
- la diminution des installations en "libéral" s'accroit (seuls 10% des nouveaux inscrits à l'ordre s'installent en cabinet).
- La situation démographique de la médecine générale devient de plus en plus problématique sur tout le territoire (pas uniquement dans les zones les plus défavorisées)
Malheureusement, tout ceci n'est pas étonnant ; le pays continue de souffrir des politiques de réduction de l'offre médicale des années 1990, et de l'hospitalo-centrisme dévalorisant la
médecine générale ambulatoire. De plus, l'exercice professionnel en "libéral" -conventionné secteur 1- tel qu'il existe actuellement, n’est plus satisfaisant ni dans ses modalités pratiques
ni sur le plan économique, repoussant ainsi les nouvelles générations de médecins généralistes.
Dans ce contexte, l'avis de la Cour de cassation du 08 avril 2010 humiliant les médecins généralistes en les reléguant au rang de sous médecins par rapport aux autres médecins spécialistes
ne va pas du tout dans le sens de la résolution des problèmes démographiques et d’accès aux soins.
Afin de limiter les conséquences dramatiques de la catastrophe démographique annoncée, il est urgent que nos gouvernants prennent leurs responsabilités en décidant :
- l’abolition immédiate des discriminations “légales” entre les médecins généralistes et spécialistes,
- La suppression immédiate de toutes les mesures bureaucratiques, contre-productives et vexatoires des lois HPST et LFSS 2010,
- l’introduction de rémunérations forfaitaires complémentaires dans le cadre d'une revalorisation financière globale permettant une amélioration matérielle de
l’exercice professionnel (secrétariat, informatique,…)
Par ailleurs, la filière universitaire de médecine générale, ne doit pas se résumer à la nomination de quelques rares postes de professeurs et de chefs de cliniques... La filière de médecine
générale ne se consolidera pas sans une réelle reconnaissance universitaire, sans un modèle économique d’exercice satisfaisant, sans de véritables outils indépendants de
recueil de données permettant la recherche et la participation à la veille sanitaire en ambulatoire.
Face à toutes les difficultés rencontrées par la Médecine Générale, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) dénonce l’hypocrisie et la myopie des pouvoirs
publics.
Le SNJMG, qui rassemble des internes de médecine générale, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés, va proposer aux
autres organisations de l'intersyndicale à la quelle il participe, de nouveaux modes actions pour renforcer et étendre l'actuel mouvement de protestation des médecins généralistes.